À la découverte du vignoble d’Auvergne !

Peu connu du grand public, le vignoble d’Auvergne existe pourtant depuis l’ère gallo-romaine ! Il s’étale sur un peu plus de 1 200 hectares, sur trois départements : L’Allier (03), la Loire (42) et le Puy-de-Dôme (63). Planté par les romains durant l’Antiquité, le vignoble a ensuite été choyé par les moines Bénédictins avant d’être protégé par la famille Bourbon. Il a peu à peu été délaissé avant de revenir sur le devant de la scène au 20ème siècle, notamment à Paris où les cuvées auvergnates étaient très consommées.

De nos jours, nous assistons à un développement progressif de ce vignoble, tant sur le nombre de producteurs que sur le nombre de cuvées qui sont mises sur le marché chaque année. La certaine confidentialité qui existe encore à ce jour autour de ce vignoble permet aux vignerons d’expérimenter différentes techniques de vinification pour donner des vins parfois très audacieux ! En parallèle, il existe également des appellations bien connues du grand public, dont la qualité des vins qui les composent ne sont plus à prouver.

Quelles sont les principales appellations du vignoble d’Auvergne ?

Il convient de préciser que les vignes qui composent le vignoble auvergnat sont principalement implantées dans trois grandes aires. Une première sur les côteaux qui surplombent la rive gauche de l’Allier. Une seconde aire est localisée sur les pentes des Monts d’Auvergne. Enfin, la troisième grande aire de culture se situe non loin de la Vallée du Forez, sur les bords de la Loire. Ces trois aires produisent quatre appellations : 

  • AOC Saint-Pourçain : il s’agit d’une des appellation les plus connues du vignoble. Cette notoriété a été permise grâce aux nombreux auvergnats qui se sont déplacés en région parisienne au 20ème siècle, faisant découvrir par la même occasion une partie de leur patrimoine gastronomique. Cette appellation est la plus au nord du vignoble et se localise sur les côteaux qui surplombent les rives de l’Allier et de la Sioule. Au total, c’est 19 communes qui sont situées sur cette aire d’appellation, qui s’étend de Chantelle à Moulins. En termes de superficie, il s’agit de la plus grande aire, avec un total d’environ 580 hectares. C’est également cette appellation qui produit la plus grande quantité de vin par an dans le vignoble.
  • AOC Côte Roannaise : située au pied des Monts de la Madeleine, à l’ouest de Roanne, cette aire d’appellation a longtemps été mise en lumière par les frères Troisgros, illustres chefs triplement étoilés installés à Roanne. Il s’agit d’une petite appellation en superficie puisque celle-ci s’étend sur un peu moins de 200 hectares.

  • AOC Côtes d’Auvergne : répartie sur une cinquantaine de communes allant de Riom à Issoire, cette appellation se situe de part et d’autre de l’Allier, ainsi que la plaine de la Limagne. L’ensemble des vignes qui composent cette aire est plantée à une altitude située autour de 400m. Il s’agit de la seconde aire du vignoble en termes de superficie mais aussi de production. S’étalant sur plus de 40 000 hectares à la fin du 19ème siècle, cette aire a presque totalement été ravagée par une épidémie de phylloxéra qui conduit les vignerons à abandonner leurs propriétés. Redevenue confidentielle, elle connaît cependant un renouveau qualitatif indéniable depuis maintenant une vingtaine d’années, récompensé par la création officielle de l’AOC Côtes d’Auvergne en 2011 !
  • AOC Côtes du Forez : Il s’agit de l’appellation la plus confidentielle du vignoble, s’étalant sur à peine plus de 100 hectares et produisant en moyenne 4 000 hl de vin par an. Elle est à ce jour représentée par neuf vignerons indépendants et une cave coopérative.

Quels sont les cépages les plus répandus ?

Tout d’abord, il faut savoir que les AOC disposent chacune de cahiers des charges qu’il est nécessaire de respecter afin de bénéficier de l’appellation souhaitée. En règle générale, les AOC imposent l’utilisation de certains cépages. Aussi, la présence majoritaire de certaines variétés de raisin sont dûes aux règles fixées par les AOC. Pour autant, il n’est pas interdit aux vignerons de cultiver les cépages qu’ils veulent. Cependant, si ceux-ci ne rentrent pas en phase avec le cahier des charges de l’AOC de laquelle ils dépendent, leur cuvée ne pourra pas bénéficier de l’appellation et sera classée en IGP ou en Vin de France.

Ceci est important à noter car il existe une très grande variété de cépages plantés dans le vignoble auvergnat. Cependant, en très grande majorité, ceux que nous retrouvons dans les vins sont les suivants : Gamay et Pinot Noir pour les rouges, Sauvignon, Chardonnay et Tressalier pour les blancs. On trouve par ailleurs et de manière plus sporadique des cépages comme la Syrah, ou des plus rares comme le Viognier, l’Aligoté ou encore le Gamaret, le Pinot Gris, la Marsanne et la Roussanne.

Quel climat et quels sols pour produire ces vins ?

Ce n’est un secret pour personne, l’Auvergne est une région montagneuse (le Massif Central) et une terre volcanique. Son passé géologique lui a procuré des sols très variés d’une zone géographique à une autre. On y retrouve entre autres des sols sablo-siliceux, argilo-calcaires ou encore basaltiques avec des sous-sols dans lesquels sont présents des sédiments marins, des roches volcaniques ou bien des roches granitiques.

Concernant le climat, le vignoble auvergnat est celui qui connaît la plus grande amplitude thermique des vignobles français. Les étés sont très chauds (24° en moyenne entre Juin et Septembre) et régulièrement marqués par des orages tandis que les hivers sont froids et secs (entre -1° et 3° en moyenne sur les mois hivernaux). Il est par ailleurs à noter que les jours de neige sont de moins en moins fréquents durant l’hiver. Enfin, les précipitations sont réparties de manière plutôt équitable tout au long de l’année.

Arômatiquement ça donne quoi ?

Il est bien évidemment impossible de donner une réponse générique à cette question puisque les arômes d’une cuvée dépendent du travail que le vigneron aura réalisé durant toute l’année, de l’entretien des vignes à la date choisie pour les vendanges en passant par la méthode de vinification… Mais voici une idée générale de ce que l’on peut retrouver arômatiquement en dégustant un vin du vignoble auvergnat.

Les rouges sont caractérisés par des arômes de fruits rouges comme la framboise, la cerise ou encore la fraise (typiques du Pinot Noir et du Gamay). Ils bénéficient d’un équilibre certain entre alcool, tanins et acidité, ce qui en fait des vins plutôt faciles d’accès. Le vignoble ne produit pas de vins de garde, aussi, ceux-ci sont à consommer dans les 5 années qui suivent la mise en bouteille. Ils peuvent accompagner des viandes blanches mais aussi des viandes grillées ou rôties.

Les blancs présentent des arômes de fruits blancs comme la poire ou la pomme (typiques du Chardonnay). En bouche, les vins sont très frais, notamment grâce à la présence d’une acidité qui semble indispensable pour que les vins restent vifs et ne soient pas trop charnus. Les cuvées sont généralement à boire dans les 3 ans qui suivent la mise en bouteille. Ils accompagneront à merveille des fruits de mer ou des poissons en sauce.

Longtemps en retrait des vignobles plus emblématiques qui font la notoriété de la viticulture française, le vignoble auvergnat s’est considérablement restructuré depuis maintenant une vingtaine d’années. On y trouve désormais des vins d’AOC mais aussi de petites perles de producteurs produits sous les dénominations IGP et Vin de France. Il s’agit d’une région viticole au potentiel certain, notamment grâce à un sol riche de l’activité volcanique passée mais aussi d’un climat atypique qui confère aux cuvées produites sur ce terroir une fraîcheur et un équilibre des plus agréables. Vous trouverez bientôt sur notre Cave en Ligne une sélection de cuvées auvergnates qui seront à découvrir sans attendre !

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